Les observateurs du littoral - les algues de la laisse de mer sur la plage d'Hendaye en hiver
Est-ce qu'il y avait moins d'algues échouées cette année sur la plage d'Hendaye ? Pas de réponse pour l'instant mais on avait du mal à en trouver le mardi 7 février pour notre étude ALAMER !
| 10 Février 2023
La sortie prévue le 25 janvier était déjà reportée par manque de matière, cette fois-là probablement à cause des récoltes d'algues pendant les jours précédents. Cette fois-ci il n'y avait pas d'indices de récolte (traces de tractopelle, algues sèches trainées sur le chemin d'entrée à la plage etc.).
Très peu de laisse de mer en général d'ailleurs, une plage "propre comme on la veut" pour les visiteurs d'été!
La prévisions météo du lundi soir, d'une mince possibilité que quelques rayons de soleil pourraient éventuellement réussir à transpercer les nuages ne s'est pas matérialisée finalement avant la fin de la matinée. 6°C et une petite brise du nord-est - les 12 personnes qui sont venues accompagner le chargé de mission du CPIE étaient courageuses et motivées!
Notre “étude” était donc plus pédagogique que productrice de données mais l’absence d’algues est une donnée elle aussi. La “laisse de mer” - tout qui est laissé par la marée quand elle redescend – est typiquement pleine de choses que l’on ne veut pas trouver sur nos plages (les déchets flottants récents ou anciens) et il est tout à fait souhaitable de la nettoyer.
Mais il y a aussi un composant variable de matière naturelle: bois flottés, poissons morts, plumes d’oiseaux … et algues. C’est la source principale de matière organique pour l’écosystème d’une plage – car tout comme les sols, la plage a besoin d’entrants organiques pour supporter la biodiversité.
La chaîne alimentaire d’une plage est elle aussi composée de “détritivores” vers la base (divers crustacés pour la plupart), qui décomposent cette matière organique et à leur tour vont alimenter les oiseaux marins et même certains poissons à marée haute. C’est pourquoi il convient de trouver les moyens de nettoyage sélectif afin de ne pas priver cet écosystème de son “fuel”.
L’autre intérêt de l’étude des algues de la laisse de mer est qu’elles nous donnent de l’information sur les conditions écologiques au large (les algues qui s'échouent sur la plage ne viennent pas de très loin normalement) et ainsi sur les changements éventuels qui impactent ces milieux. Le CPIE Littoral basque participe à cette étude en appliquant depuis 2020 le protocole ALAMER (les Algues de la LAisse de MER) du projet scientifique Plages Vivantes mené par la station Concarneau (Muséum Nationale d’Histoire Naturelle).
Cette fois il n’y avait pas non plus une très grande diversité d’espèces d’algues présentes - principalement gelidium - et l’état souvent abimé physiquement ou par décoloration rendait l’identification assez difficile parfois.
Et en ce qui concerne la quantité d’algues échouées cet hiver, ce n’est pas une donnée simple à trouver, le protocole étant plus orienté vers la composition que vers la quantité. Nous devrons forcément regarder nos fiches des années antérieures et/ou éventuellement chercher ailleurs des données sur l’exploitation des algues (mais là on rentre dans un autre monde!)
Pour mener ces suivis nous mobilisons régulièrement nos bénévoles ou des étudiants du lycée St Christophe en groupe tuteurés ou en stages.
On peut la regarder comme une activité à la fois utile, pédagogique et participative! Ou comme l'a exprimé l'une des participantes : “fraîche mais bien agréable”.
Infos +
Plages vivantes | Muséum national d'Histoire naturelle (mnhn.fr)